« J’ai beaucoup de plaisir à retrouver l’Orchestre le vendredi soir, c’est une soupape dans ma semaine, ça fait partie de mon équilibre ! », souffle Aurore Raskopf, passionnée de musique depuis toute petite. Après avoir pratiqué la flûte pendant 12 ans sur les bancs du Conservatoire du Tarn à Albi, elle côtoie ses anciens profs : elle y travaille désormais comme intervenante en milieu scolaire, coordinatrice d’équipe et formatrice (solfège et éveil). Mais Aurore est aussi cheffe d’orchestre, l’une des rares femmes (puisqu’elles sont seulement 4% en France) à assurer la direction d’ensembles musicaux.

250 musiciens au FestiVenTarn

Qu’est-ce qui l’a menée jusque-là ? Son oncle qui a participé à la création du Conservatoire quand ce n’était qu’une école de musique il y a 40 ans ? Son père dont elle a découvert sur le tard les capacités musicales ? Ou le souvenir marquant d’une chorale chantant dans l’abbaye de Sylvanès – « où elle est restée scotchée sur un banc », lui rappelle sa mère ? Quoi qu’il en soit, Aurore se passionne pour la flûte à bec puis traversière en pratiquant de 10 à 22 ans. Et, au grand dam de son professeur de maths qui la voyait déjà en carrière scientifique, elle choisit une filière littéraire avec l’option musique au lycée Lapérouse. Elle se forme ensuite à la fac de musicologie de Toulouse, puis au Centre de formation des musiciens intervenants.

Elle entre à l’Orchestre d’Harmonie d’Albi (OHA) en 2008 en tant que musicienne, puis en prend la direction en chef en deux temps : d’abord avec l’orchestre junior, dirigé à trois, puis seule, avec l’Harmonie. Le plus difficile pour elle, du haut de ses 24 ans, a été de s’imposer face à un public adulte. « Je me souviens encore de la première fois où j’ai dû conduire, au FestiVenTarn, une formation de 250 musiciens », relate Aurore.

Les 130 ans de l’Orchestre d’Harmonie d’Albi (OHA)

On la questionne sur son métier. « Guider les musiciens passe par le mouvement des bras bien sûr, mais aussi l’expression du visage et l’engagement du haut du corps, c’est assez physique en fait », révèle-t-elle. Au-delà de la direction de l’orchestre le jour J, être cheffe d’orchestre, c’est aussi choisir et créer le répertoire. « Et pour cela, il faut bien connaître ses musiciens, prendre le temps d’écouter les morceaux, d’analyser les partitions et d’adapter la difficulté », souligne Aurore.

L’année 2025 est particulière pour l’OHA, puisque l’association fête ses 130 ans ! Forte d’une quarantaine de musiciens de 12 à 80 ans, elle prévoit de nombreux concerts jusqu’au point d’orgue en fin d’année, la Fête de la Sainte-Cécile : masterclass d’improvisation pendant Albi Jazz Festival, participation à la Nuit Pastel, fête de la musique et jours de commémorations, sans oublier le prochain FestiVenTarn déjà fixé les 13 et 14 septembre 2025.

Aurore a été également présidente de la fédération du Tarn pendant 6 ans mais elle a souhaité arrêter pour s’occuper de ses enfants en bas-âge. Sa vie est donc bien remplie, les idées nombreuses (elle souhaite organiser de nouvelles rencontres avec une Harmonie espagnole) mais la passion est toujours là, portée par l’Orchestre et son « esprit de famille » si bien dépeint dans le dernier film qu’elle a vu : En fanfare.

Couverture Grand A 89
Article initialement publié dans
le magazine Grand A n°89 de janvier-février 2025.

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