Les planètes de Martine et Pierre se sont alignées un jour de solstice d’été 2013. Dix ans et six lunes plus tard, ils investissent l’hôtel Rochegude pour une expo commune, reflet de leur passion inconditionnelle pour l’art et la peinture. « C’était une étincelle, une évidence de continuer le chemin ensemble… Si possible loin d’une trop grande ville ! » rembobine Martine Malacarne, Albigeoise d’origine.

La jeune fille rejoint la Capitale pour intégrer l’école d’arts appliqués Duperré et devenir plasticienne – une pratique entre l’art et l’artisanat – puis s’engage dans le domaine des arts graphiques au moment de fonder une famille. Pierre Pavloff, Parisien de toujours, se confie : « J’ai eu une enfance et une adolescence chaotiques qui m’ont toutefois permis de faire les Beaux-Arts, mais j’ai dû travailler très tôt. D’abord comme peintre en bâtiment puis, au hasard des rencontres, décorateur dans le monde du cinéma d’animation. J’ai fini chef décorateur pour les studios Disney à Montreuil près de Paris ».

L’artiste a toujours pratiqué des styles très différents pour s’évader des contraintes imposées par la franchise américaine. Il finit par rejoindre la campagne albigeoise, pour sa compagne. Aujourd’hui dans leur atelier partagé, sur les hauteurs de Carlus, ils profitent pleinement de leur liberté de créer ensemble, mais aussi de leur famille, restée ou revenue dans la région.

Voir évoluer les toiles de l’autre

« Nous n’avons pas vécu de notre peinture, mais la peinture nous a aidé à vivre. C’est vraiment une chance de pouvoir travailler chaque jour côte à côté et de profiter du regard de l’autre. J’ai besoin de ce retour critique et lucide de Pierre », confesse Martine qui définit ses propres créations comme exubérantes avec une joie d’utiliser des couleurs pures ou de revenir parfois à une couleur saturée.

Elle porte elle-même un regard intrigué sur les œuvres de Pierre qui se transforment au gré d’une journée de travail.

« Partager un espace de cette façon, en voyant évoluer les toiles de l’autre serait sans doute difficile pour beaucoup d’artistes. Pour nous, au contraire, cet « atelier pour 2 » est une chance et un moteur » renvoie Pierre.

Le couple d’artistes, qui puise son inspiration dans la nature environnante, savoure son quotidien.

« Nous n’avons pas choisi Carlus par hasard. C’était l’endroit idéal pour respirer après une vie urbaine fatigante. »

Article initialement publié dans Grand A n°81 de septembre-octobre 2023

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×